Activité physique et sédentarité : de quoi parle-t-on exactement ?

National 25.11.2020
Activité physique et sédentarité : de quoi parle-t-on exactement ?
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L’activité physique est un comportement qui a un effet protecteur à l’égard de différentes maladies chroniques et qui est associé à de nombreux paramètres de santé importants. La sédentarité, quant à elle, est un facteur de risque de maladie chroniques et sa diminution est associée à des bénéfices pour la santé et de prévention des maladies [1].

Depuis le 1er mars 2017, les médecins ont la possibilité de prescrire de l’activité physique et sportive à leurs patients souffrant d’une affection de longue durée (ALD), de pathologies chroniques, notamment en cas de cancer. Créée par la Loi de modernisation du système de santé de janvier 2016, cette reconnaissance officielle du sport comme une thérapeutique non médicamenteuse a depuis été inscrite dans le code de la Santé publique (article L. 1172-1) [2]. L’objectif affiché est de prévenir et réduire les facteurs de risque et les limitations fonctionnelles liées à la maladie.

Par ailleurs, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) reconnait la sédentarité comme l’un des 10 facteurs de risque de mortalité dans le monde.

 

Qu’est-ce que la "sédentarité " ?

Le terme est issu du latin sedere, qui signifie « être assis » [3]. C’est l’état dans lequel la dépense énergétique de notre organisme est proche de celle du repos. Par exemple : lire, regarder ou utiliser un écran, conduire une voiture, être assis dans le bus [4].

 

Que recouvre le terme "activité physique" ?

L’activité physique est définie comme « tout mouvement corporel produit par la contraction des muscles squelettiques et entraînant une augmentation des dépenses d’énergie par rapport à la dépense au repos » [5].

Elle recouvre des réalités très variées avec des dépenses énergétiques différentes et des impacts distincts sur notre organisme, allant des activités quotidiennes domestiques, familiales ou professionnelles non statiques, aux déplacements actifs et aux activités sportives [6].

Par opposition, l’inactivité physique est caractérisée par un niveau insuffisant d’activité physique, ne permettant pas d’attendre les recommandations formulées par l’OMS en terme de pratique physique.

 

Quelles recommandations pour la santé ?

Les recommandations sont les mêmes pour la population générale (Santé publique France 2019) et pour les patients atteints de cancer. L’essentiel est de débuter progressivement et d’être ensuite régulier dans la pratique.

Recommandations en activité physique

Pour les adultes il est recommandé de pratiquer au moins 30 minutes par jour d’activité cardio-respiratoire d’intensité modérée à élevée, au moins 5 jours par semaine et au moins 2 séances par semaine de renforcement musculaire, associé à des exercices d’assouplissements [7].

Recommandations relatives à la sédentarité

Dans la mesure du possible il est essentiel de limiter le temps passé assis ou couché même dans le cas où les recommandations d’activité physique sont appliquées.

Quel que soit le contexte, il est recommandé de réduire le temps total passé en position assise ou allongée (moins de 8h entre le lever et le couché) [8].

Il est également recommandé de rompre les périodes prolongées de sédentarité en marchant quelques minutes toutes les 2 heures.

 

Comment mesure-t-on cette activité physique ?

On utilise le MET/heure (Metabolic Equivalent Task per hour, soit équivalent métabolique par heure) [3].

Le MET/heure est une unité qui mesure la dépense métabolique et donc l’intensité de l’activité réalisée. L’unité de référence d’1 MET/heure correspond à la consommation d’énergie d’une personne au repos pendant une heure. Une activité à moyenne dépense énergétique se situe aux alentours de 6 MET/heure (correspondant à un métabolisme 6 fois supérieur au métabolisme au repos) [3].

 

Et plus précisément, comment pratiquer pour qu’elle soit efficace ?

Pour qu’elle soit efficace pour les patients, l’activité physique doit se pratiquer à une fréquence et avec une intensité adaptées, pendant une période suffisamment longue. Pour la mesurer, on prend en compte trois critères : l’intensité, la durée et la fréquence.

Intensité :

L’activité physique doit être régulière et adaptée pour provoquer des changements métaboliques et ainsi entraîner un bénéfice. Comme expliqué précédemment, on exprime l’intensité d’une activité physique en MET/heure. Par exemple, une intensité de 3 à 5,9 MET/h correspond en moyenne à une marche de 5 à 6,5 km/h, une montée d’escaliers à vitesse lente, une nage de loisir ou du vélo à 15 km/h. Cette intensité est à adapter à son état de santé [9].

Durée :

Il est conseillé de pratiquer une activité physique au moins entre 3 et 6 mois pour obtenir des effets optimaux et au minimum d’une durée de 10 minutes, à condition d’être répétée plusieurs fois dans la journée [9].

Fréquence :

L’activité physique doit être pratiquée régulièrement pour être efficace. Au moins 5 jours par semaine sont recommandés pour obtenir notamment un effet métabolique continu [9].

 

Le critère de sécurité pour la pratique des patients atteints de cancer

La formation des encadrants et une prise en charge thérapeutique sont les deux critères indispensables à la pratique d’une activité physique et sportive en cancérologie, sûre et efficace.

Il est nécessaire que les patients fragilisés par la maladie soient accompagnés par des experts en thérapie sportive qualifiés en cancérologie qui mettent en œuvre des protocoles de prise en charge personnalisée et conformes aux recommandations des experts.

L’activité physique et sportive proposée doit intégrer les particularités de chaque patient et son parcours. En cas de doute, contactez votre médecin référent ou traitant ou le Praticien en Thérapie Sportive CAMI.

 

Mieux comprendre les effets de l’activité physique sur l’organisme

L’Université Clermont Auvergne a réalisé une vidéo pour mieux comprendre les effets de l’activité physique sur l’organisme. « L’activité physique régulière, tout au long de la vie, permet de vieillir en bonne santé. L’absence d’exercice physique conduit aux maladies chroniques, diabète, obésité, maladies cardio-vasculaires, et à la plupart des cancers. […]

S’activer, même un peu, c’est déjà mieux que rien ! »

 

 

Pour en savoir plus sur les bénéfices liés à la pratique d’une activité physique pour les patients atteints de cancer, rendez-vous sur la page Impacts et Bénéfices du site internet.

 

Références bibliographiques :

1 Activité physique et sédentarité. Santé publique France. 2019.

https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/nutrition-et-activite-physique/documents/activite-physique-et-sedentarite

2 Code de la santé publique en France - Chapitre II : Prescription d’activité physique (V), LOI n°2016-41 du 26 janvier 2016 Article L1172-1.

3 Rinaldi Y. Sport et cancer. POST’U. 2016:205-214.

4 Activité physique et santé. Arguments scientifiques, pistes pratiques. Programme Nutrition Santé. Ministère de la santé et des solidarités. 2005. www.mangerbouger.fr/pro/IMG/pdf/SynthesePNNS-AP-2.pdf

5 Activité physique. Contextes et effets sur la santé. Les éditions Inserm. 2008. www.ipubli.inserm.fr/handle/10608/80

6 Activité physique et cancer. Inca. Collection fiches repère. Etat des connaissances en date du 30 janvier 2012.

www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Activite-physique-et-cancer

7 Organisation Mondiale de la Santé, Recommandations mondiales en matière d'activité physique pour la santé.

https://www.who.int/dietphysicalactivity/factsheet_recommendations/fr/

8 ANSES, Actualisation des repères du PNNS - Activité Physique et sédentarité, 2016.

https://www.cancer-environnement.fr/Portals/0/Documents%20PDF/Rapport/Anses/ANSES%202016_%20Actualisation%20reperes%20PNNS%20AP%20et%20sedentarite.pdf

9 INCa, Bénéfices de l’activité physique pendant et après cancer – Des connaissances scientifiques aux repères pratiques. 2017.