Comment l'activité physique agit-elle sur le cancer ?

National 01.12.2021
Comment l'activité physique agit-elle sur le cancer ?
Activité physique cancer

L’activité physique est un comportement qui a un effet protecteur à l’égard de différentes maladies chroniques et qui est associé à de nombreux paramètres de santé importants.[1] 

L’activité physique est définie comme « tout mouvement corporel produit par la contraction des muscles squelettiques et entraînant une augmentation des dépenses d’énergie par rapport à la dépense au repos ».[2] 

Elle recouvre des réalités très variées avec des dépenses énergétiques différentes et des impacts distincts sur notre organisme, allant des activités quotidiennes domestiques, familiales ou professionnelles non statiques, aux déplacements actifs et aux activités sportives.[3] 

Pour se multiplier, les cellules cancéreuses ont besoin de la stimulation de certaines hormones.  C'est l'action de l'activité physique sur la masse grasse et la sécrétion de ces hormones qui explique son impact positif sur le développement du cancer.  

 

Par un action sur l'insuline [4][5] 

L’insuline permet aux cellules d’absorber le glucose, ce qui favorise leur croissance. Il a été démontré que l’activité physique consomme de l’énergie et donc du glucose, réduisant ainsi le taux d’insuline dans le sang, ce qui diminue le risque de multiplication des cellules cancéreuses. 

Elle rend aussi les cellules plus sensibles à l’insuline, induisant une diminution des taux d’insuline dans le sang chez les personnes faisant de l’activité physique régulièrement. 

 

Par une action sur les hormones sexuelles [4][5] 

Les oestrogènes ou la testostérone, notamment mis en cause dans le développement du cancer du sein, de l’endomètre ou de la prostate, stimulent la croissance des cellules devenues cancéreuses. Or, l’activité physique régulière abaisse le taux d’oestrogènes ; elle bloque aussi l’action de l’hormone en l’empêchant d’agir sur ses récepteurs. 

 

Par une action sur la masse graisseuse [5] 

Les tissus adipeux contiennent des cellules, les adipocytes, qui sécrètent elles-mêmes de nombreuses hormones appelées adipokines. Parmi celles-ci, la leptine stimule la multiplication des cellules cancéreuses alors que l’adiponectine est pro-apoptotique, c’est-à-dire qu’elle favorise la mort programmée et naturelle de nos cellules. En contribuant à diminuer la masse graisseuse, l’activité physique diminue la libération de leptine et augmente celle d’adiponectine, freinant ainsi la croissance des cellules cancéreuses. 

 

Par une action sur le comportement sédentaire [5][6] 

L'inactivité physique se caractérise par un niveau d'activité physique ne permettant pas d'attendre les recommandations formulées par l'OMS en terme de pratique physique. La sédentarité représente le temps que nous passons assis ou allongé, entre le lever et le coucher.  

L'inactivité physique et la sédentarité sont actuellement reconnues comme des facteurs de risque favorisant la survenue de nombreux cancers, de maladies cardioïde-vasculaires ou métaboliques, comme le diabète de type 2. La pratique d’une activité physique régulière est une vraie arme anti-cancer, une des clés pour limiter les risques, d'être un jour, touché par cette maladie. 

 

La recommandation  [5][6][7] 

Pratiquer 30 minutes par jour, au moins 5 jours par semaine, abaissent la production de cytokines, des protéines sécrétées par les cellules inflammatoires qui s’accumulent autour de la tumeur pendant 72 h. Ces protéines favorisent la fonte des muscles, agissent au niveau du cerveau en entraînant une fatigue, des troubles du sommeil et de la mémoire. Par son rôle anti-inflammatoire, l’activité physique limite ainsi la production des cytokines et leur action. L’idéal est donc de pratiquer activité physique adaptée et régulière. 

 

 

Références :  

Santé publique France. Activité physique et sédentarité. 2019https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/nutrition-et-activite-physique/documents/activite-physique-et-sedentarite 

Les éditions Inserm. Activité physique. Contextes et effets sur la santé. 2008. www.ipubli.inserm.fr/handle/10608/80 

INCa. Activité physique et cancer. Collection fiches repère. Etat des connaissances en date du 30 janvier 2012. www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Activite-physique-et-cancer 

CAMI Sport & Cancer. Livret patient – Comprendre les imapcts et bénéfices de la thérapie sportive contre le cancer. 2018 https://www.sportetcancer.com/storage/uploads/pdf/6ddc3b4d8f23adf1b965dd45acede586.pdf 

5 INCa. Bénéfices de l'activité physique pendant et après cancer- Des connaissances scientifiques aux repères pratiques. 2017 https://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Benefices-de-l-activite-physique-pendant-et-apres-cancer-Des-connaissances-aux-reperes-pratiques 

6 Fondation ARC. "Bougez!"- Collection Mieux Vivre. 2018 https://www.fondation-arc.org/support-information/livret-bougez 

7 Dr Thierry BOUILLET. Utilité et mécanismes de l'activité physique en oncologie – Dossier Activité physique et santé. Elsevier 2021 https://www.sportetcancer.com/storage/uploads/pdf/74d0af59070ee27027a024902de957fc.pdf